Parcours militants : Valoriser les acquis de son mandat abonné

Instauré depuis le début de l’année, le nouveau dispositif de valorisation des compétences acquises dans le cadre d’un mandat syndical doit permettre aux militants de capitaliser leur expérience pour se repositionner professionnellement.

Par Emmanuelle Pirat— Publié le 13/02/2019 à 10h48

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Tout a commencé par un mail : une information concernant un nouveau dispositif national de valorisation des compétences militantes, que l’Union régionale des Pays de la Loire allait expérimenter. Cyril Duval, 45 ans à l’époque, un CAP hôtellerie en poche, est un militant chevronné. Il est passé par à peu près tous les mandats qu’offre le syndicalisme. Dans son entreprise, Scania (spécialisée dans la fabrication de camions et bus), il fut tour à tour délégué du personnel, secrétaire du CHSCT, élu CE, délégué syndical… sans compter les mandats de groupe au niveau international mais aussi dans son union départementale et au bureau régional. Tous ses mandats syndicaux, il les a exercés en poursuivant son activité de magasinier-cariste à mi-temps en entreprise. « Je sentais que je ne ferais pas cela éternellement. J’aspirais à autre chose, à me réorienter. Mais quand et comment, je n’en avais aucune idée. Le fait de savoir que je n’avais pas de diplôme me freinait », admet-il. Aussi, quand la proposition de l’URI arrive, il n’a pas hésité. S’ensuivent deux mois intenses, pour évaluer les compétences acquises dans le cadre de ses mandats et travailler sur un projet de reconversion.

Un certificat de compétences professionnelles


Un calendrier national

Trois sessions sont prévues en 2019. Avec, pour chaque session, un déroulé identique : une réunion d’information collective, suivie d’un entretien de « positionnement professionnel » avec un psychologue de l’Afpa et de cinq ateliers collectifs d’évaluation des compétences. Le parcours se termine par un passage devant un jury. Le tout dure dix semaines. Les prochaines journées d’information se dérouleront au début avril puis à la mi-septembre. Pour de plus amples informations, rapprochez-vous de votre union régionale.

Avec lui, neuf autres militants syndicaux ont composé cette première promotion expérimentale née d’une disposition de la loi Rebsamen de 2015 : une variante de la validation des acquis de l’expérience (VAE), qui permet aux militants de repérer des « compétences transférables » et d’obtenir un certificat de compétences professionnelles (CCP). « Encadrement et animation d’équipe », « Suivi de dossier social d’entreprise », « Prospection et négociation commerciale »… Aujourd’hui, six certificats reconnus par le ministère du Travail sont proposés, mais « le dispositif doit monter en puissance, et nous espérons proposer à terme une trentaine de certificats. Nous allons travailler avec d’autres ministères, comme celui de la santé, ou le Conservatoire national des arts et métiers pour élargir des CCP proposés », indique Corinne Raffini, secrétaire confédérale chargée du dossier. Le dispositif ne concerne actuellement que les mandats d’entreprise (DP, CE ou DS) mais doit progressivement inclure tous les types de mandats syndicaux.

1000 militants en 2019

Après une année de lancement et d’expérimentation, 2019 est celle du déploiement du dispositif. L’objectif, avancé par l’opérateur de formation, l’Afpa, est de 1 000 militants accompagnés dans l’année. Trois sessions vont se tenir, dans toutes les régions de France (lire l’encadré). « Ce dispositif est l’aboutissement d’une revendication de longue date de la…

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